Les Inexistants : Naissance des personnages

Noam

En 2017, date à laquelle j’ai commencé l’écriture des Inexistants, la crise migratoire battait son plein en Europe. La guerre civile en Syrie, la bataille de Mossoul en Irak, le despotisme des Talibans en Afghanistan… Chaque jour, des centaines de réfugiés fuyaient leur pays en espérant une vie meilleure en Occident. Comment ne pas être émus par la détresse de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants abandonnant tout pour partir vers un ailleurs dont ils ne savaient rien ?

Comment oublier l’insoutenable photo d’Alan Kurdi, ce garçonnet de trois ans mort sur une plage turque en 2015 ?

Au quotidien, je rencontrais de nombreux réfugiés à l’hôpital où je travaillais. Comme les autres pays d’Europe, la Suisse accueillait – et accueille encore – des migrants dans des camps proches de Neuchâtel, et il n’était pas rare que nous les recevions aux urgences.

Même si je ne suis pas une auteure dite « engagée », si je n’ai pas pour vocation première de dénoncer à travers mes romans des problèmes de société, l’idée de donner la parole à l’un de ces déracinés en en faisant un des héros de mon histoire s’est imposée peu à peu.

Le prix littéraire Alain Decaux de la francophonie

Alors que je n’étais pas encore entrée dans la phase d’écriture, je suis tombée sur le concours littéraire international organisé par la Fondation de Lille : le Prix Alain Decaux de la francophonie.

Ce concours de nouvelles est ouvert aux écrivains francophones du monde entier, amateurs ou professionnels. La thématique étant libre, j’ai choisi de romancer une consultation aux urgences, très inspirée de la réalité et qui m’avait particulièrement marquée.

J’ai eu la joie que ma nouvelle, appelée « Hassan », obtienne un des prix attribués lors de la 6ème édition du concours, et figure aux côtés des autres textes lauréats dans le recueil « Lettres & autres nouvelles » paru en 2018. Un honneur, et un petit clin d’œil de l’Univers pour m’encourager à écrire ce roman !

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Trois écrivains pour la solidarité

Enfin, en 2018 toujours, j’ai eu l’honneur d’être invitée à la manifestation littéraire

« Exil mots contre maux »

par Ghislaine Antoine, alias Squirelito, blogueuse littéraire que j’avais rencontrée au Salon Livres Paris lors de la sortie du Cas singulier de Benjamin T.

Avec deux autres auteurs de talent, la journaliste grand reporter (et écrivain !) Laura-Maï Gaveriaux et le psychanalyste (et écrivain !) Valentin Spitz, nous avons passé un week-end extraordinaire dans un petit village du Poitou. Les bénévoles de l’association « 100 pour 1 en bocage » accomplissent un travail formidable pour venir en aide à des familles de réfugiés. Ils les aident à s’intégrer, en toute simplicité et avec une humanité immense.

J’ai été extrêmement touchée par l’accueil de tous ses gens qui nous ont reçus comme des membres de la famille sans nous avoir jamais vus, ainsi que par la rencontre merveilleuse avec la famille géorgienne établie dans le village de Clessé.

Leur parcours de vie et leur courage m’ont touchée en plein cœur.

Ce week-end très riche en émotion m’a aussi permis, je le disais, de rencontrer Laura-Maï Gaveriaux. Cette jeune femme exceptionnelle est devenue une amie chère, dont j’admire l’engagement et la volonté de fer. Journaliste de terrain aux Echos et grand reporter spécialiste du Moyen-Orient, elle a vécu de l’intérieur le siège de Mossoul. Elle m’a fait l’énorme cadeau de partager avec moi quelques-uns de ses souvenirs et expériences marquantes. En outre, elle a bien voulu endosser le costume d’experte pour relire mon manuscrit avec un oeil critique, une aide inestimable pour moi.

Noam

Comment garder le sourire et la joie de vivre quand on a tout perdu ? Comment trouver la force de toute recommencer ? Comment faire confiance à nouveau ?

Ce sont à ces terribles questions que mon personnage, Noam, va être confronté.

Là-bas, à Mossoul, il était un notable, quelqu’un d’important. Il enseignait le français à l’université. Puis il y a eu la guerre, et il a dû fuir. Comme des milliers d’autres, il a pris la route des Balkans et il a marché, jusqu’à cette petite ville française, provinciale, banale…

Là, sur le quai d’une gare, il a fait une rencontre et, malgré la peur, malgré les doutes, il a choisi de saisir la main qu’on lui tendait.

A présent, il a un travail, un toit, aussi, même si ce n’est pas tout à fait le genre de logement dont il aurait rêvé… Avec son chien, Uruk, pour la première fois depuis des mois, il se sent en sécurité.

Pourtant, il reste clandestin, sans papier, indésirable sur le sol français aux yeux des autorités.

Quand on a tout perdu, a-t-on encore le droit d’espérer ?


Cette présentation vous donne-t-elle envie d’en apprendre davantage sur Noam ? Je l’espère !

Je vous dis « à très vite », pour un prochain article, dans lequel je vous présenterai les autres personnages du roman.

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