Maudites bénichons, de Géraldine Lourenço
La collection Vanil noir des éditions Montsalvens fait la part belle au polar régional suisse romand. Ses romans sont immédiatement identifiables par leurs magnifiques couvertures rouges et noires, avec leurs personnages et leurs scènes découpées en ombres chinoises. Une réussite sur le plan marketing, assurément, mais qu’en est-il du contenu ?
C’est ce que j’ai eu envie de savoir en lisant le deuxième polar de la très sympathique auteure Géraldine Lourenço, croisée en salon l’an dernier. A noter au passage que son troisième ouvrage, « Vengeance tardive » est finaliste du Prix Vanil Noir 2023 !
Mais revenons à nos bénichons ! Pour celles et ceux qui l’ignoreraient, la bénichon est une fête villageoise traditionnelle, activement célébrée dans le canton de Fribourg à l’approche de l’automne. Si initialement, il s’agissait d’une fête religieuse, destinée à remercier le Très-haut pour le succès des récoltes, c’est désormais l’occasion de se réunir en famille ou entre amis, et de déguster un repas bien arrosé où sont servis des mets typiques comme la cuchaule ou le jambon de la borne, sans oublier les meringues à la crème double !
C’est dans ce contexte festif que, bien des années plus tôt, un drame est survenu dans le petit coin de Gruyère où Laura Lambert, inspectrice à la PJ d’Annecy, vient passer ses vacances.
Alors qu’elle se trouve en voiture avec son compagnon Julien, lui-même officier de police à Fribourg, elle remarque sur le bord de la route une mystérieuse jeune femme, qui semble en état de choc. Évidemment, Laura s’arrête… et c’est le début d’une haletante enquête franco-suisse ! Celle-ci va conduire nos deux héros sur les routes d’un passé oublié et d’un crime impuni, dont les acteurs principaux sont beaucoup plus proches d’eux qu’ils auraient pu l’imaginer.
D’une écriture vive et agréable, Géraldine déroule habilement son histoire, livrant peu à peu des éléments du passé qui permettent au lecteur de reconstituer le puzzle d’un cold case inattendu, émaillé de surprenantes coïncidences…