Museum, de Véronique Roy

Déniché par hasard dans la bibliothèque de ma maman, le titre de ce thriller me semblait prometteur, à moi qui suis une passionnée d’art et notamment de peinture. J’ai cependant vite compris que le musée auquel l’intrigue faisait référence était en fait le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, et qu’il y avait peu de chance que je croise entre ses pages le Caravage (mon artiste bad boy chouchou) ni le moindre de mes peintres hollandais favoris.

Qu’importe ! La mise en bouche semblait prometteuse.

Dès les premières pages, une vieille dame échappe de justesse à l’aplatissement par une météorite (sa chaise-longue, elle, n’aura pas cette chance), puis un célèbre chercheur japonais périt dans l’explosion de son laboratoire, explosion dont on ne tardera évidemment pas à découvrir qu’elle est tout, sauf accidentelle…

L’arrivée d’un savant américain bruyant et mal habillé (ne le sont-ils pas tous ?), d’un prêtre en soutane dégoulinant de bienveillance et cachant sous ses airs dévots une redoutable culture scientifique (même remarque), puis d’une jeune documentaliste au prénom étonnamment désuet, oscillant entre la témérité, l’hystérie et la bêtise m’ont – vous l’aurez compris – nettement moins emballée.

Il est vrai que je ne suis pas une adepte du genre, et que je ne me laisse pas facilement embarquer.

Néanmoins, l’impressionnante succession de meurtres qui rythme le roman m’a laissée aussi indifférente que leur mise en scène, supposée effroyable mais, à mon sens, assez dénuée d’originalité.

On erre de bureau en bureau parmi les dossiers poussiéreux et les animaux empaillés, on rencontre une paire de flics sagaces, un soigneur antipathique, un vieux professeur farfelu, sans arriver vraiment à se défaire d’une pénible impression de déjà-lu.

L’opposition entre Darwinisme et créationnisme qui sous-tend le roman (on s’en doutait un peu en voyant l’Amerloque s’associer au curé) aurait sans doute eu de l’intérêt si elle avait été développée de façon moins académique et mieux intégrée à l’intrigue… mais les digressions philosophico-religieuses sont mal amenées et cassent le rythme sans rien apporter.

Quant au dénouement, je me contenterai de dire que j’avais deviné qui était le meurtrier aux alentours de la page 50… et vu mon peu d’expertise dans le domaine, si j’y suis parvenue, je pense que le coupable ne réussira pas à abuser grand monde.

Terminons en précisant que les mobiles de l’assassin m’ont paru particulièrement oiseux, et vous aurez compris que cette lecture n’est pas de celles qui resteront à tout jamais gravées dans ma mémoire… Sans doute les fans de polars la considèreront-ils avec davantage d’indulgence.

Cette chronique est parue initialement sur le blog « Au plaisir de lire » que vous pouvez consulter ICI.

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