Emma Paddington : Extrait #2

Je vous l’avais promis, le voici !

Le deuxième extrait de mon nouveau roman

Emma Paddington et le manoir de Dark Road End

à paraître à l’automne 2021, va vous permettre de faire connaissance avec deux nouveaux personnages, pour le moins singuliers.

Une cohabitation ?!

Mais, nom de nom, Emma n’avait jamais signé pour ça !

Je vous souhaite une excellente lecture ! N’hésitez pas à commenter, je me réjouis de connaître vos impressions et je vous dis

A très vite !


L’homme qui se tenait face à Emma était terrifiant.

Très grand et osseux, il était vêtu d’un costume sombre dans lequel il flottait. Son visage allongé était aussi pâle que celui d’un cadavre, et son teint était d’une horrible matité cireuse. Ses yeux noirs et perçants, enfoncés profondément dans ses orbites, étaient surmontés de sourcils sombres et broussailleux. Ses cheveux étaient rares, peignés en arrière dans une tentative ratée pour dissimuler une calvitie déjà avancée, bien qu’il ne semble pas dépasser la trentaine. Son nez long et droit ressemblait au bec d’un oiseau de proie et ses lèvres étaient serrées dans un rictus méprisant.

Bien qu’il ne pleuve pas une goutte, il avait ouvert un parapluie au-dessus de son crâne dégarni.

Un vampire, maintenant ! pensa Emma, assez tentée de lui arracher l’objet pour vérifier si, exposé à la lumière directe du soleil, il allait tomber en poussière ou pas.

— Vous m’avez fait peur, reprocha-t-elle sèchement.

— Nous n’attendions personne.

— Je suis la propriétaire de cette maison. Je n’ai pas à m’annoncer. Et d’abord, qui êtes-vous ?

— N’ennuyez pas Victor, reprit-il comme s’il n’avait pas entendu la question.

Il avait une voix aussi lugubre que son physique, monocorde et à peine audible ; celle que, dans les films, on associait immanquablement aux rôles de méchants.

— Victor ? répéta Emma, sans comprendre, alors que son regard se portait machinalement sur sa main, toujours en suspension à quelques centimètres du tronc du chêne. Vous… ne parlez pas de… l’arbre, n’est-ce pas ?

Il se contenta de hausser les épaules, la toisant comme il aurait considéré un insecte particulièrement répugnant.

— Justin, tu es là ?

Emma sursauta de nouveau et scruta l’angle du manoir, se demandant combien d’inconnus traînaient encore sur sa propriété, exactement. Lorsqu’elle vit apparaître un jeune homme à la démarche vive et à l’air enjoué, elle sentit pourtant sa tension redescendre d’un cran. Âgé d’environ vingt-cinq ans, il était élégamment vêtu d’un pantalon de costume beige, d’un joli gilet en soie et d’une chemise blanche dont il avait retroussé les manches. Blond, les yeux pâles, il portait une fine moustache qui lui donnait l’allure un peu surannée et délicate d’un acteur hitchcockien. L’air très à l’aise et pas du tout surpris, il sourit à Emma avant de jeter un bref coup d’œil au parapluie du vampire toujours ouvert.

— Pluie ? questionna-t-il.

— Un orage cataclysmique, rétorqua l’autre avec neutralité.

Emma et le nouveau-venu levèrent machinalement le nez vers le ciel limpide d’un bout à l’autre de l’horizon.

— Tu dois te tromper. Tu es toujours tellement négatif… soupira le blond.

— Et toi, toujours tellement naïf, rétorqua le vampire sans animosité.

— Hem, excusez-moi ? intervint Emma, légèrement abasourdie.

L’effrayant personnage haussa les épaules et partit en direction de la maison comme s’il ne l’avait pas entendue, mais le second se tourna vers elle en souriant.

— Oui ? fit-il poliment.

— Je… Euh, est-ce que c’est vous, Victor ?

Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent de surprise et elle eut l’impression qu’il allait éclater de rire, mais il se reprit très vite, secouant la tête négativement en s’efforçant de conserver son sérieux.

— Frank Witherspoon, se présenta-t-il avec affabilité.

Saisie, elle le dévisagea sans un mot et il fronça les sourcils.

— Ça va, Emma ? Tu veux que je t’apporte un verre d’eau ?

— Vous connaissez mon prénom ? s’exclama-t-elle, de plus en plus désorientée.

— Tu l’as dit à mon frère à l’instant, répliqua-t-il paisiblement.

Le vampire était son frère ? Mais elle ne lui avait pas dit son prénom à lui non plus, bon sang ! À moins qu’elle l’ait fait ? Le regard magnétique de son interlocuteur la déstabilisait complètement, et elle ne savait plus bien où elle en était.

— Ma… Ma tante Bree s’appelait Witherspoon, parvint-elle à articuler après quelques secondes.

— Nous étions parents, confirma Frank paisiblement.

— Parents ? Mais vous, tu… enfin, je veux dire… Tu habites ici ?

Il la dévisagea d’un air amusé, comme si elle venait de proférer une évidence.

— Depuis toujours. Et mes frères aussi, précisa-t-il avec légèreté. Justin n’est pas toujours bien luné, tu verras. Mais ce n’est pas un mauvais gars, une fois qu’on a réussi à briser la glace.

Elle secoua la tête, incrédule.

— Je ne comprends rien. J’ai hérité du manoir à la mort de Tante Bree, le notaire m’a fait parvenir les documents officiels, tout était en ordre… Mais il n’a jamais été question d’une copropriété ! Pourquoi Jamie ne m’a-t-il pas prévenue que la maison était habitée ? C’est insensé !

— Jamie… répéta Frank, le ton lointain et vaguement attendri. Nous le connaissons, bien sûr. Il vient souvent. Sympathique garçon.

Il s’interrompit pour regarder le ciel sans nuage, puis fronça les sourcils d’un air légèrement soucieux.

— Nous ferions mieux de rentrer nous abriter à l’intérieur. Tu es sûre d’avoir bien remonté les vitres de ta voiture ?


Ce deuxième extrait vous a plu ? A vos commentaires !

Et n’oubliez pas d’aller vous assurer dans la rubrique Emma Paddington que vous avez bien lu tous les articles se rapportant à votre saga de l’automne 2021 !

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4 Commentaires

  1. Tout à fait ce que j’aime je pense qu’une fois de plus je ne pourrai m’arrêter avant d’avoir fini tout ton livre

  2. Chère Catherine, nous y sommes. Le chapiteau est excellement dressé et (mais ça c’est votre marque de fabrique) on désire immédiatement en savoir un peu plus sur chacun des personnages que vous mettez en scène. Donc plutôt que chapiteau (qui n’aurait absolument aucun sens en la matière) je vous dis chapeau (melon). J’ajouterai comme conseil avisé qu’il vaut mieux que vous preniez le chapeau plutôt que le melon. Ceci afin de conserver votre fraîcheur d’écriture jusqu’à sa date de péremption. Je vous remercie de nous offrir généreusement autant de plaisir et non je ne suis pas pompette malgré ce que pourrait laisser croire l’alambiqué de mes commentaires décousus

    1. Ah ah ah, Bruno, vous avez le don pour me faire rire avec vos commentaires ! Promis, je ne prendrai pas le melon, ça, jamais ! Je n’exclus en revanche pas d’être légèrement pompette le jour tant attendu de la parution de ce premier tome, après moult péripéties que je ne manquerai pas de vous raconter à l’occasion !

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