Frangines, d’Adèle Bréau

J’ai acquis ce livre – avec beaucoup d’autres – dans un de ces accès de fièvre acheteuse qui me saisissent souvent en entrant dans une librairie inconnue. J’en entendais du bien sur les réseaux, il avait reçu un prix (argument discutable, je sais et cela évoquait une lecture légère et sans prise de tête, idéale pour les vacances.

Pour ce qui est du dernier point, je ne peux que confirmer.

Mathilde, Violette et Louise ont grandi. Les frangines, devenues adultes, se retrouvent chaque été à « La Garrigue », la maison de famille provençale où Jeanne, leur mère, vit seule désormais… L’intrigue, sans doute, tient en ces quelques lignes. Peu à peu, on découvre les personnages, leurs doutes, leurs questions existentielles et leurs secrets (Ah, les secrets de famille… Qu’est-ce qu’on ferait sans eux…).

Chacune des « frangines » a son caractère.

Mathilde, l’aînée, est depuis toujours « la parfaite », celle à qui tout a réussi, jolie maison, belle voiture, mari et enfants idéaux… Arrogante, elle se plaît à tout régenter et critiquer, ce qui n’est pas toujours du goût du reste de la famille… Violette est plus effacée, mais sa récente séparation est l’occasion de repartir à zéro et de mettre de l’ordre dans sa vie et celle de sa fille ado. Quant à la petite dernière, Louise, infirmière libérale, demeurée en Provence auprès de sa mère alors que les aînées sont parties, elle n’entend pas laisser ses sœurs lui dicter sa conduite et se mêler de ses affaires comme quand elle était petite…

Un été en famille, semblable à tous les étés qui ont précédé… ou radicalement différent, au contraire, puisque cette année, Yves, le père, manquera à l’appel…

Il y a des engueulades, quelques tromperies, de grands débordements de colère ou d’affection. On navigue mollement de rebondissements assez prévisibles en révélations qui ne le sont pas moins, sans arriver vraiment – en tout cas pour ma part – à s’immerger assez dans l’histoire pour s’en émouvoir.

Beaucoup de dialogues avec de trop rares incises, fatigants à lire (Qui parle, bon sang ?!) et accentuant l’impression d’avoir affaire à des protagonistes interchangeables et à des drames un brin surfaits.

Aucune de ces trois frangines, dans le fond, n’a réussi à m’attendrir et, malgré les failles que la progression de l’intrigue révèle peu à peu, je ne suis parvenue à m’attacher à aucune. Seule la mère, peut-être, tire son épingle du jeu, tente de surnager, touchante et dépassée par une solitude à laquelle elle ne s’attendait pas, ne trouvant rien de plus pressé que de repeindre sa maison alors que sa tribu vient d’arriver… Mais ce personnage un peu plus attendrissant n’est pas parvenu à lui seul à sauver ma lecture…

Vous l’aurez compris, je me suis un peu ennuyée, mais si vous raffolez de grandes tablées estivales intergénérationnelles, de disputes, de réconciliations, d’histoires d’amour contrariées et de cette foule de petits et grands problèmes qui rythment le quotidien de tout un chacun, ce roman saura à coup sûr vous combler.

Cette chronique est parue initialement sur le blog « Au plaisir de Lire » et vous pouvez la retrouver ICI.

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