Les âmes du temps perdu, de David Perroud

Voilà un livre qui ne serait sûrement jamais tombé entre mes mains s’il ne m’avait été conseillé par ma copine bookstagrameuse Sabine du compte @binou0_bouquine.

Dans ce roman assez atypique, on suit deux personnages au fort caractère : Ariel, une physicienne qui a frôlé de peu le Prix Nobel et travaille sur les univers quantiques, et Arold, un historien appelé pour étudier un mystérieux objet enchâssé dans la glace de la banquise et qui serait vieux de 2,5 millions d’années. Rapidement, les chemins de nos deux héros vont se rejoindre au sein d’un monastère de la chaîne Himalayenne. Guidés par Shangam, un moine plein de bienveillance et d’humour, ils vont s’initier à la méditation et, surtout, à l’exploration des mémoires akashiques.

Vous ne savez pas ce que sont les mémoires akashiques ? En toute honnêteté, je l’ignorais aussi !

Concept ésotérique issu de la philosophie indienne, il s’agirait d’un vaste espace éthéré où seraient regroupés l’ensemble des souvenirs, actes, connaissances et actions de l’humanité, présente mais aussi passée.

De ce premier concept découle l’idée majeure qui sous-tend tout ce roman : nos vies humaines ne sont que des incarnations physiques temporaires, des enveloppes revêtues pour un temps par nos âmes éternelles, sillonnant le temps en un éternel recommencement. En effet, pour l’auteur, l’humanité aurait déjà connu de nombreux cycles et autant d’extinctions successives, causées par son incapacité à respecter la Nature et la planète. Ainsi, l’objet mystérieux découvert dans la glace, fruit d’une civilisation technologiquement beaucoup plus avancée que la nôtre, daterait de 8 millions d’années et aurait – coïncidence incroyable – initialement été étudié par les incarnations passées d’Ariel et d’Arold !

Vous me suivez toujours ?

En vérité, tout ceci est moins compliqué que cela semble, et ces théories s’intègrent parfaitement dans la fiction imaginée par l’auteur. On pense évidemment au mythe de l’Eternel retour des Stoïciens et de Nietzsche, mais David Perroud évite assez brillamment l’écueil habituel de ce genre de roman, et ne réduit pas son histoire à une accumulation de concepts oiseux et indigestes dont l’intrigue romanesque ne serait que le prétexte.

Il faudra au lecteur, évidemment, une certaine ouverture d’esprit et un goût pour le mystère et l’Invisible, pour se laisser entraîner dans cette histoire. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé les théories de vie et la philosophie qu’elle propose. L’intrigue elle-même est plus banale, surtout la fin que j’ai trouvée un peu simple, mais elle se laisse lire tout à fait agréablement.

En somme, j’ai passé avec ce roman un très bon moment, les idées qu’il décline faisant écho à mes propres perceptions, ressentis et croyances.

A lire pour quiconque s’interroge sur le sens de l’existence, sans obligation d’être docteur en philosophie pour autant.

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