Les liens du sang, de Laure Arbogast

J’ai eu le plaisir de gagner cette intégrale lors d’un concours sur bookstagram, organisé par Coralie de @the.vixen.books et Laure Arbogast. Encore une jolie découverte en autoédition. Non seulement Laure écrit bien, mais c’est aussi une personne d’une grande gentillesse avec qui j’ai apprécié d’échanger en toute simplicité.

Avec « Les liens du sang », nous plongeons dans un univers de Fantasy adolescente à la « Twilight », puisqu’il s’agit d’une saga de « Bit Lit » (plus ou moins littéralement : littérature des bestioles qui mordent). Si ce type de roman suscite un grand engouement chez les moins de trente ans, mon âge vénérable (bon, disons plus de trente ans) m’a fait totalement passer à côté du phénomène. C’est donc avec un œil vierge et curieux que je me suis lancée dans cette très longue histoire (L’intégrale fait plus de 900 pages dans sa version papier, vous voilà prévenus !).

Camille est une jeune fille ordinaire de dix-sept ans. Parisienne, entourée d’amis, elle s’apprête à profiter de son été avec sa copine Natsumi, autour de leur quartier général habituel, le bar « Four elements ». Elle est d’un naturel fonceur et joyeux, qui masque pourtant une faille affective : depuis quatre ans, son frère Daniel, dont elle était particulièrement proche, s’est éloigné d’elle du jour au lendemain.

Que s’est-il passé ? Pourquoi Dan a-t-il changé à ce point ?

Le lecteur – et Camille avec lui – ne va pas tarder à comprendre que l’explication se trouve très certainement « en-dessous », dans la Ville Souterraine qui, dans le prolongement des très célèbres Catacombes de la place Denfert-Rochereau, s’étend sous la capitale. Dans les ténèbres de ces tunnels interminables, une guerre se joue, ignorée des humains ; en-dessous, vampires et chasseurs s’affrontent depuis des temps immémoriaux.

Malgré elle, Camille va être brutalement confrontée à cette réalité, et toutes ses certitudes vont voler en éclats. Tous ceux qu’elle croyait si bien connaître depuis l’enfance lui apparaissent sous un jour nouveau et inquiétant : son frère, ou Etienne, le meilleur ami de celui-ci, devenu son ennemi juré pour une raison que ni l’un ni l’autre ne sont prêts à lui avouer…

Et s’il n’y avait que cela !

Mais les vampires et leurs poursuivants ne sont pas les seuls à hanter les sous-sols parisiens. Il y a aussi des sorcières, des créatures aux pouvoirs inquiétants…

L’univers de Laure est plein d’inventivité et très dépaysant. Les personnages – un peu prévisibles, mais ce sont les codes attendus de ce type de roman – sont construits avec minutie et attachants. Les dialogues sont enlevés, l’action bien présente malgré quelques longueurs, notamment dans la première partie. L’écriture est agréable et fluide.

Entre autres talents, la jeune Camille est guitariste et monte régulièrement sur la scène du « Four elements » pour pousser la chansonnette.

L’auteure émaille son roman de paroles de chansons, qui font partie intégrante de l’histoire et sont autant de messages que les personnages s’adressent les uns aux autres, mettant en musique les mots qu’ils n’arrivent pas à prononcer. Un parti-pris d’écriture qui séduira sans doute beaucoup de lecteurs même si, pour ma part, j’ai trouvé qu’il cassait la progression de l’intrigue. Par ailleurs, il est dommage que les paroles n’aient pas été traduites pour les non-anglophones.

Malgré ce petit bémol, « Les liens du sang » est une saga de Fantasy de bonne facture, qui séduira le lectorat adepte des romances adolescentes ou young adult, de héros ténébreux et de morsures dans le cou.

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