Replay, de Ken Grimwood
Si vous me connaissez en tant qu’auteure et que vous avez lu La Dormeuse ou Le cas singulier de Benjamin T. (tout grand merci à vous !), vous le savez : les voyages dans le temps et les vies antérieures, c’est mon truc.
Rien d’étonnant, donc, à ce que j’aie demandé ce roman au Père Noël après avoir lu la chronique élogieuse de @les_livres_de_romy sur Bookstagram. Aussitôt reçu, aussitôt lu et, comme je m’y attendais…
Énorme coup de cœur !
La première phrase annonce sans ambages la couleur :
« Jeff Winston était en train de téléphoner à sa femme quand il mourut. »
Nous sommes en 1988. Jeff est un Américain moyen, menant une vie tout à fait ordinaire. Marié à Linda depuis des années, il n’a pas eu d’enfants et son couple bat sérieusement de l’aile quand il s’effondre sur son bureau, terrassé par une foudroyante crise cardiaque… et rouvre les yeux, l’instant suivant, dans sa chambre d’adolescent en 1963.
La seconde de ses très nombreuses nouvelles vies à venir vient de commencer…
Un synopsis fantastique vu et revu, le thème archi-rebattu de la fameuse boucle temporelle dont le film « Un jour sans fin », paru dans les années 90, est sans doute l’exemple le plus célèbre ?
L’idée n’est pas neuve, je vous l’accorde. Mais là où cette histoire est exceptionnelle, c’est que l’auteur réussit la prouesse de n’être jamais répétitif, de surprendre à chaque nouveau cycle de cette série d’existences récurrentes qui vont s’avérer, pour notre héros, tantôt une incroyable opportunité, tantôt un cauchemar sans nom.
Avec délectation, on suit chaque « renaissance » avec une fascination d’autant plus grande que les personnages principaux sont non seulement attachants, mais évoluent d’une manière qui fait, à mon sens, le second intérêt majeur de l’œuvre.
En effet, au-delà de la fiction pure et des rebondissements, nombreux et réussis, ce livre conduit immanquablement à s’interroger sur le sens de la vie et, en toute humilité, à réfléchir à l’importance que l’on donne aux choses, aux événements et surtout aux personnes dont on croise le chemin.
Il y avait longtemps que je n’avais pas dévoré un roman de la sorte.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire.