Les fleurs de l’ombre, de Kriss F. Gardaz
Depuis ma lecture du très réussi « Dans le silence des oiseaux » (chronique ICI), je guettais avec impatience la sortie du nouveau roman de Kriss F. Gardaz.
J’ai été ravie de le recevoir en Service Presse à quelques jours de sa sortie – merci à l’auteure et à sa maison d’édition L’Astre bleu – et me suis empressée de le lire.
Dès les premières pages, ce polar nous plonge dans l’horreur d’un double meurtre
… Celui d’une petite fille et de sa mère, toutes deux assassinées d’une façon très singulière sur une aire de jeux bourguignonne. L’adjudante-cheffe Laurie Millot, de la brigade de gendarmerie de Mâcon, est chargée de l’enquête et décide de solliciter l’aide de son ami, le major Elliot Stiff.
Nous avions laissé ce dernier amoureux de Katia, la jolie libraire aux dons médiumniques. Nous le retrouvons seul, reclus dans sa « tanière dijonnaise », sous le choc du décès de son épouse lors de l’attentat du Bataclan, où lui-même a été grièvement blessé. Après la perte de sa fille, quelques années plus tôt dans un accident de voiture, on conviendra que le pauvre homme n’est guère épargné par le destin (ni par l’auteure cruelle !), mais son sens du devoir inaltérable l’incite à répondre présent.
A peine est-il arrivé que l’enquête se corse
Un journaliste local reçoit de mystérieuses lettres, signées « le jardinier de l’ombre », qui pourraient bien avoir été envoyées par le tueur… Pire, d’autres meurtres sont perpétrés sur des petites filles et leurs infortunées mamans…
Ce deuxième roman de Kriss F. Gardaz m’a encore plu davantage que le premier !
L’intrigue est bien ficelée, sans temps mort ni longueur. Les personnages sont très bien travaillés et attachants : le major Stiff, bien sûr, la courageuse Laurie, mais aussi Michaël, Julia et tous les protagonistes de l’histoire, qu’ils soient enquêteurs, victimes, simples témoins, suspects ou bien coupable… Les personnages antipathiques, même s’ils sont un peu plus caricaturaux que les autres, comme Aaron ou M. Petit, apportent néanmoins au roman une certaine authenticité.
Comme la première fois, j’ai mis un certain temps à démasquer le tueur et, même si j’y suis parvenue avant la révélation finale, j’ai tout de même été surprise et chamboulée par le dénouement. Kriss F. Gardaz n’a pas cédé aux sirènes du « happy end » et dans le fond, tant mieux, son roman n’en est que plus efficace. Si j’ai regretté que Katia ne se tienne qu’à l’arrière-plan de cette histoire et que sa relation avec Elliot, pour le coup, soit traitée de façon un peu rapide, j’espère les retrouver tous les deux dans le prochain opus de la série !
J’ai apprécié le fait que l’histoire se passe en région, au cœur de cette Bourgogne chère à l’auteure. Cela change très agréablement des enquêtes parisiennes, tous les tueurs en série n’officiant pas nécessairement aux abords immédiats du 36 quai des orfèvres !
Je terminerai avec une mention spéciale pour la couverture, dont la signification n’apparaît clairement qu’à la fin du roman et, encore une fois, très réussie.