De profundis clamavi, de L.J. Stranovicz
L.J. Stranovicz est encore une belle rencontre des réseaux sociaux. Sans Bookstagram et sans son complice de plume Jérémy Nézet (je ne crois rien trahir en annonçant qu’un passionnant quatre mains est en gestation chez ces deux-là), je ne l’aurais sans doute jamais connu. Mais voilà, les réseaux ont aussi du bon, et nous avons rapidement sympathisé virtuellement. J’étais curieuse de découvrir sa plume et lorsqu’il a organisé un concours de Noël dont le lot était ses deux premiers ebooks, j’ai immédiatement tenté ma chance.
Et j’ai gagné ! Aussitôt reçu, j’ai attaqué « De profundis clamavi ».
Les deux romans (celui-ci et sa suite « Puisqu’il faut qu’il y ait une justice… ») mettent en scène le même héros, Lazare Estran.
Juge d’instruction, voici un personnage bien particulier qui porte le roman à lui tout seul. En effet, Lazare est obsessionnel, froid, rigide, en un mot, antipathique ! Mais, et c’est là toute la réussite de l’auteur, on décèle assez rapidement des failles dans sa personnalité, une fragilité un peu étrange et inexplicable qui, malgré la répulsion, nous pousse à continuer la lecture. Ce héros, on le déteste, mais on ne peut s’empêcher de s’attacher à lui, il nous fascine et on adore le suivre dans son quotidien.
L’auteur travaille dans le milieu judiciaire et cela se sent.
L’immersion est totale, les scènes juridiques sentent le vécu et n’ont rien à voir avec les séries américaines qui sont, pour beaucoup d’entre nous (et pour moi, je l’avoue !), la seule référence en la matière. D’ailleurs, L.J. propose ses services de relecture pour les auteurs de polar qui souhaiteraient un oeil d’expert en crédibilité judiciaire sur leur manuscrit, c’est dire !
Si j’ai parfois trouvé que les descriptions du milieu juridique souffraient de quelques longueurs, elles sont compensées par une intrigue pleine de rebondissements. Notre héros est en effet confronté à un « corbeau » qu’il va devoir démasquer, à un amant encombrant et à des collègues bien envahissants…