Sur la dalle, de Fred Vargas
Inconditionnelle de l’auteure, et tout particulièrement de la série Adamsberg, j’ai été enchantée en découvrant, il y a quelques jours, qu’un nouvel opus venait de sortir.
Joie ! J’allais retrouver le pelleteur de nuages et sa brigade, Danglard et Verhenc, les intellectuels de la bande avec leur rivalité permanente, l’insubmersible et attachante Rétancourt, la fragile Froissy, le fruste Noël et l’innocent Estalère. J’allais renouer avec l’étonnant Jean-Baptiste, et connaître la suite de ses amours compliquées avec sa Camille, comme ses relations bizarres avec son fils tombé du ciel…
Mon enthousiasme, malheureusement, fut de courte durée.
Certes, Vargas nous avait fait attendre six ans pour renouer avec la fiction. L’envie était-elle trop grande, la barre placée trop haut ? J’ai souvent eu, au fil de la lecture, l’impression qu’elle n’avait pas pu écrire ce roman, tant il y manque tout ce que j’aimais dans les précédents : l’humour, la langue riche et subtile, les personnages terriblement singuliers et attachants, les rôles secondaires inoubliables…
L’intrigue se limite à une enquête policière laborieuse, dont les ficelles, les rebondissements et surtout le dénouement m’ont fait plus d’une fois lever les yeux au ciel.
Seul l’espoir de retrouver, à un moment ou à un autre, le plaisir de lecture si particulier ressenti lors des tomes précédents m’a retenue d’abandonner… mais le miracle ne s’est pas produit.
Ecrit par n’importe quel autre auteur, j’aurais conclu à un roman policier banal, convenu et un peu tiré par les cheveux.
Ecrit par Vargas, je m’attendais à mieux, infiniment mieux… S’il doit y avoir un prochain, le lirai-je ? Je n’en suis pas persuadée.