Emma Paddington : Extrait #3

Plus que quelques jours à attendre avant la date officielle de sortie, le 21 octobre 2021 !

Est-ce que vous êtes aussi impatients que moi ? Si oui, voici un nouveau petit extrait pour tromper cette attente insupportable !

Emma vient de quitter San Francisco en catastrophe (pour des raisons que vous découvrirez en lisant le livre !) et elle est dans le trente-sixième dessous.

Elle décide de faire halte pour la nuit dans un motel de bord de route (nous sommes au début du livre et, en dehors de quelques castors étrangement familiers, l’environnement semble à peu près normal…)

Prêts ? Alors on embarque !


Bon sang, elle se sentait si misérable ! En dehors de Will et de sa meilleure amie, elle n’avait personne, aucune famille auprès de qui se réfugier, aucun endroit où aller… Au bord des larmes, elle se retourna sur le matelas étroit, bouscula le sac ouvert qui tomba sur le plancher, répandant son contenu.

— Merde ! jura-t-elle en se penchant pour le ramasser, éclatant en sanglots pour de bon, ce minuscule incident suffisant à libérer les vannes du torrent de larmes retenu jusque là.

Tout en pleurant, elle rassemblait les cartes et la monnaie échappées de son portefeuille, ses mouchoirs, sa plaquette de pilule entamée – désormais inutile – et son tube de rouge à lèvres. Au milieu du fatras plus ou moins commun à tous les sacs de femme, gisait le contenu du chevet qu’elle avait récupéré avant de quitter l’appartement, d’un geste de propriétaire et pas vraiment conscient : un bouquin de Neil Gaiman aux pages cornées, ses lunettes de lecture… et le courrier de l’agent immobilier de Bridgeport.

Sourcils froncés, elle sortit de son enveloppe la lettre qu’elle avait à peine survolée le matin, pour la lire cette fois avec attention.

Chère Madame Paddington,

N’ayant pas eu de réponse à mon précédent courrier, je me permets de vous écrire à nouveau au sujet de la propriété de feue votre tante, Mrs Sabrina Witherspoon.

Ainsi que précisé la dernière fois, j’aurais besoin de votre accord pour mandater un plombier au sujet du problème de tuyauterie dans la salle de bain du premier étage. Le défaut d’évacuation de la baignoire n’a pas provoqué de dégât des eaux jusqu’à présent, mais il est toujours plus sage d’agir en prévention dans ce genre de situation, je pense que vous en conviendrez avec moi.

Par ailleurs, le mur de briques condamnant la majeure partie de la cave, dont l’accès à la chaudière, n’est pas conforme aux normes de sécurité en vigueur aux Etats-Unis. J’avoue n’avoir toujours pas compris ce qui a poussé votre tante à faire construire un mur à cet endroit pour le moins insolite, ni la manière dont elle réussissait à faire fonctionner le chauffage. En tout état de cause, il serait pertinent – avec votre accord, bien entendu – de faire abattre cette cloison, de préférence avant la saison froide. Notre agence peut évidemment se charger de l’exécution de ce chantier aux conditions habituelles.

Je me permets toutefois d’insister sur la vétusté de cette propriété. L’état de délabrement du manoir et l’absence d’entretien des extérieurs risque de vous obliger à engager, dans les mois à venir, des sommes particulièrement conséquentes. Je pense notamment à la toiture, à la réfection de la façade, au rafraîchissement des intérieurs ainsi qu’aux frais paysagers (débroussaillage, élagage, curage de l’étang, entre autres). Ceci, sans parler de la mise aux normes des circuits d’électricité et de chauffage qui, comme je me permets de vous le rappeler, est exigée par la loi.

Afin de réfléchir ensemble aux solutions à apporter pour tirer le meilleur parti de votre bien, je serais heureux de vous rencontrer à notre agence de Bridgeport à la date qui vous conviendra le mieux.

Dans l’attente de votre réponse,

Votre dévoué,

Jamie Hartgrave

Suivaient l’adresse de l’agence immobilière, et les coordonnées de Mr Hartgrave. Emma les contempla longuement, pensive, tandis qu’elle tapotait sa bouche avec l’extrémité de son stylo.

Bridgeport… Où était-ce, déjà ? Toujours réticente à rallumer son portable pour utiliser l’application « plans », elle remit en route le GPS de la Coccinelle qu’elle avait apporté avec elle. Il y avait pourtant peu de risque que qui que ce soit essaie de lui voler cet engin déjà dépassé, à l’heure où la plupart des gens circulaient dans des voitures modernes avec système de navigation intégré. Mais quand on avait vécu dans une ville où on pouvait se faire fracturer une portière pour un simple paquet de chewing-gums oublié sur le tableau de bord, certaines habitudes étaient tenaces.

— Prenez la route sur votre droite ! ordonna une voix électronique pleine d’optimisme quand elle eût indiqué sa destination.

Bridgeport se trouvait à un peu moins de deux heures de route. En partant juste après le petit déjeuner demain matin, elle y serait largement avant midi.

Pourquoi pas, après tout ? Elle n’avait rien de mieux à faire, et il était de toute façon trop tôt pour envisager de rentrer à San Francisco. Elle pourrait peut-être y rester un jour ou deux, le temps de rencontrer ce Mr Hartgrave et de convenir avec lui des modalités de mise en vente de la bicoque de Tante Bree. Le courrier de l’agent immobilier l’avait assez refroidie pour qu’elle n’ait plus aucune envie de la garder, à condition que l’idée l’ait même effleurée un jour…

Elle avait vingt-deux ans, que diable ! Il était grand temps qu’elle devienne adulte, et qu’elle sache prendre ce genre de décision. Ann et Will lui avaient assez souvent répété que s’ils n’étaient pas là pour la conseiller et l’épauler, elle n’arriverait jamais à rien. Eh bien, ils allaient voir !

Un peu revigorée, elle récupéra son sac et entreprit de relacer ses chaussures.

Finalement, elle avait faim, et elle était curieuse de voir si un castor ou deux traînaient encore dans la salle du restaurant.


Alors, qu’avez-vous pensé de cet extrait ?

Je sais, je sais, c’était court !

Heureusement, très bientôt, vous pourrez lire l’intégralité de l’histoire… Et pour vous faire patienter jusqu’au 21 octobre, je vous réserve quelques surprises supplémentaires…

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2 Commentaires

  1. Merci pour cet appétissant amuse-bouche. Plus que 2 petites semaines… 😋
    Je vais vous rater de peu à St Martin, une fois de plus (cette fois, j’y serai avant vous) mais la question est: Emma y sera-t-elle avant vous? Est-ce que j’ai une chance de le trouver à La boîte à parenthèses (ou ailleurs dans les environs) avant le 06/11?
    Je vous embrasse.

    1. Oh zut, décidément ! Alors, pour répondre à la question, normalement oui, il y en aura à la Boite à Parenthèses, théoriquement dans les jours précédents… mais cela dépend de l’imprimeur. J’espère pouvoir en apporter la dernière semaine d’octobre. Quand êtes-vous sur Saint Martin ? (Sinon, au pire, il sera référencé sur les catalogues libraire et commandable en ligne chez tous les distributeurs habituels, donc vous ne devriez pas avoir de problème pour l’obtenir… mais je comprends que l’achat saint-martinois ait un petit quelque chose en plus – ça me fait le même effet 😉 – )

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