Impact, d’Olivier Norek

J’ai découvert Olivier Norek assez récemment, avec « Surface », que j’avais beaucoup aimé. « Code 93 » m’avait moins emballée, mais je savais que c’était le premier polar de l’auteur, ancien flic à la PJ, à qui on pouvait donc pardonner quelques maladresses de primo-romancier.

Il a depuis, en tant qu’auteur, parcouru un très joli chemin jalonné de nombreux ouvrages à succès jusqu’à nous livrer « Impact », son dernier opus.

Le titre pourrait vous laisser penser que c’est un nouveau roman noir, nerveux et plein d’action, qui vous attend …

De fait, c’est ainsi que l’histoire commence, avec l’enlèvement du PDG de Total par Virgil Solal, un ex-policier à la tête d’une mystérieuse organisation écologiste, « Greenwar ».

Nathan, capitaine à la Brigade Criminelle, et Diane, une psycho-criminologue engluée dans ses propres névroses (passons sur l’éternel cliché du psy plus cinglé que ses patients), sont chargés de négocier avec le forcené… Forcené qui, en définitive, n’en est pas vraiment un puisque, nous explique en substance Olivier Norek, la fin justifie les moyens…

… et sauver la planète de sa destruction programmée – du fait du comportement irresponsable des humains, vous l’aviez compris – justifie, donc, de zigouiller allègrement le PDG et quelques autres puissants assoiffés de pouvoir et d’argent, pour « réveiller les consciences » à la manière forte.

Soit. Sans entrer dans le débat, sachez en tout cas que pour ce qui est de l’intrigue policière et du suspense, en gros, ça s’arrête là.

Si l’auteur distille çà et là quelques scènes supposées « d’action », le véritable propos du roman est de signaler au lecteur qu’il est assis sur une bombe à retardement dont l’explosion est imminente.

L’intention est louable, même si, de mon point de vue, ne s’improvise pas lanceur d’alerte crédible qui veut. Fred Vargas, dont j’aime tant les « rom pol » et le commissaire Adamsberg, s’y était déjà risquée avec plus ou moins de bonheur, dans son essai « l’Humanité en péril ».

Bien entendu, je ne remets pas en question l’importance des combats écologiques et nos responsabilités envers notre planète mal en point.

Les convictions – encore une fois, très honorables – de M. Norek auraient toutefois eu davantage de force (je n’ose dire d’impact !) s’il les avait exprimées sous une autre forme, plutôt que dans ce roman-prétexte à l’histoire manichéenne, à l’intrigue filiforme et aux personnages inconsistants.

Une déception, donc, qui ne me dissuadera sans doute pas de me plonger dans le prochain roman de l’auteur, pour peu qu’on ne cherche pas à me faire prendre pour une fiction ce qui en fait, ne l’est pas.

Cette chronique est également paru sur le blog au Plaisir de Lire que vous pouvez consulter ICI.

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