Ce qui ne nous tue pas…, de Carole Declercq

Dans le feu de l’Histoire, le destin d’un homme et d’une femme que tout sépare… 

Dès la première de couverture, voici le lecteur prévenu.

Même si, pour l’essentiel, l’action du premier roman de Carole Declercq se situe à Paris, en 1944, ce n’est pas d’un roman de guerre ou d’espionnage qu’il s’agit, mais d’une histoire d’amour.

Maximilian Von Wreden est un brillant officier du contre-espionnage allemand ; Marianne de Sainte-Croix, étudiante en philosophie à la Sorbonne, est une Résistante prête à tout pour chasser l’occupant de son pays. A la demande de son réseau, la jeune femme accepte une mission secrète particulièrement difficile : approcher Von Wreden, puis le séduire, afin de lui soutirer des renseignements indispensables aux alliés.

En pleine Occupation, alors que les Parisiens crèvent de faim et que le Reich sent approcher la défaite, c’est avec une déroutante insouciance que les deux tourtereaux papillonnent de soirées en dîners mondains, avant de revenir passer de torrides nuits d’amour entre les draps de soie du luxueux hôtel Lutetia. Même les redoutables agents de la Gestapo se bornent à des interrogatoires affables et courtois, au point qu’on finirait presque par se demander si l’Armistice n’a pas été signé en douce, sans qu’on s’en soit aperçu…

L’auteure a visiblement eu à cœur de ménager ses héros, autant que ses lecteurs.

Ni odieuses machinations, ni trépidantes scènes d’action ou de combat ne vous attendent. Le suspense est d’ailleurs inexistant, Carole Declercq ayant dès le départ dévoilé le destin de ses personnages. Un choix peut-être discutable, mais qui laisse tout loisir de se concentrer sur la psychologie des personnages et le très lent jeu de séduction qui s’installe peu à peu entre eux.

L’écriture est travaillée, tout en restant simple et très agréable à lire ;

les dialogues sont particulièrement réussis, naturels et souvent teintés d’humour ; les personnages secondaires – Nini, Philippe… – sont crédibles et attachants, jouant parfaitement leur rôle de mise en valeur du couple Maxim-Marianne.

On pourra regretter que l’auteure n’ait pas davantage développé l’intéressante thématique du rôle des femmes dans la Résistance, et le manque de reconnaissance que la patrie leur octroya, une fois la guerre finie. La question, à peine effleurée en fin de roman, aurait mérité d’être creusée.

Mais, rappelons-le, « Ce qui ne nous tue pas… » est, avant tout, une histoire d’amour.

Charmante romance sur fond historique, elle séduira à coup sûr les cœurs romantiques et les amateurs de belles histoires qui se terminent bien.

Un livre tendre, un peu prévisible, à lire cet été au bord de la piscine, en se laissant emporter par la belle écriture de Carole Declercq.

Cette chronique est parue initialement sur le blog « Au Plaisir de Lire ». Vous pouvez la découvrir ICI.

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