Mamie Luger, de Benoît Philippon
Qu’est-ce qui a poussé Berthe Gavignol, 102 ans, à accueillir les policiers venus en toute innocence l’interroger dans sa ferme auvergnate en les canardant avec son vieux Luger ? C’est ce que l’inspecteur Ventura, chargé d’auditionner la vieille dame pas très digne, va devoir découvrir au cours de la plus longue nuit de garde à vue qu’il ait jamais connue.
La fragile grand-mère, qui s’obstine à l’appeler Lino au lieu d’André et ne respecte rien ni personne, va se faire un plaisir de répondre à toutes ses questions, ainsi qu’à celles qu’il n’a pas encore posées. C’est ainsi que le brave officier de police abasourdi va apprendre que celle qui lui fait face est une véritable tueuse en série ! Pas moins de sept squelettes humains reposent dans le sol de sa cave, sans parler des ossements d’animaux avec lesquels ils voisinent depuis quelques décennies.
Sans rechigner, Berthe passe aux aveux, prétexte pour raconter une vie très bien remplie…
C’est encore grâce à ma copine @za_book que j’ai lu ce petit roman sans prétention. Les premières pages, je l’avoue, ont failli me décourager : le patois de la vieille, les dialogues laborieux, tout cela me semblait un peu cliché et sans grand intérêt. Je me suis néanmoins obstinée, et j’ai peu à peu plongé dans l’histoire jusqu’à y prendre goût.
J’ai suivi avec plaisir les innombrables épisodes de l’existence bien remplie de Berthe, ces chapitres tournés vers le passé alternant agréablement avec l’interrogatoire policier. L’intérêt de ce dernier réside essentiellement, on s’en doute, dans la relation d’affection qui s’installe peu à peu entre l’OPJ et sa prévenue. Si l’intrigue est quelque peu rocambolesque, on s’y laisse volontiers entraîner, la vraisemblance n’étant pas l’intérêt premier de ce roman.